Revue de presse : semaine du 30 mars au 5 avril
Cette semaine au Proche-Orient est tout d'abord marquée par la vie politique israélienne avec la formation de la nouvelle coalition gouvernementale. Cette nouvelle coalition est composée du Likoud avec 27 sièges, de 15 sièges du parti d'extrême droite Israël Beitenou, 11 du parti orthodoxe Shass, 3 membres d'un parti de colons d'extrême droite mais aussi de 13 sièges provenant du parti travailliste d'Ehoud Barak.
Une caractéristique importante de ce nouveau gouvernement est qu'il compte 30 postes de ministres. Le fait qu'il y ait 30 ministres s'explique selon les médias israéliens par le fait qu'il a été nécessaire pour Netanyahu de créer des ministères afin de faciliter la formation d'une coalition, de permettre la distribution de ministères aux différents partis en présence. Ce gouvernement élargi est fortement critiqué en Israël car il apparaît comme un gouffre pour les finances publiques ; il est le plus élargi depuis la création de l'Etat d'Israël.
Benjamin Netanyahu devient Premier Ministre pour la seconde fois, Ehoud Barak reste au poste de Minsitre de la Défense et c'est Avigdor Liberman qui occupe dès lors le poste de Ministre des Affaires étrangères.
Ce gouvernement apparaît comme insolite avec l'alliance entre la gauche, la droite et l'extrême droite. Barak a affirmé que son parti fournira un certain équilibre par rapport au gouvernement fortement ancré à droite. D'autres affirment que le parti travailliste penche de plus en plus à droite.
Un analyste palestinien affirme qu'un tel gouvernement est de mauvaise augure pour la reprise du processus de paix dans la mesure ou Netanyahu est favorable à la colonisation de la Cisjordanie et ne s'est pas franchement dit en faveur d'un Eat palestinien mais plutôt en faveur d'un soutien économique aux Palestiniens. Une telle détérioration va nécessiter selon lui une attention de plus en plus grande de la communauté internationale quant à la situation en Israël et dans les territoires palestiniens.
Mercredi, le Ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a d'ailleurs affirmé qu'Israël n'était pas lié aux accords d'Annapolis datant de 2007 qui prévoient la création d'un futur Etat palestinien. Paradoxalement, il a aussi affirmé que des concessions faites aux Palestiniens conduiraient à la guerre et non à la paix. Un conseiller de Mahmoud Abbas a d'ailleurs affirmé que Lieberman constituait un obstacle à la paix.
Une telle coalition fortement ancrée à droite inspire des inquiétudes quant à l'avenir de la région dans la mesure où les positions défendues par les partis de droite et d'extrême droite sont peu modérées à l'égard des Palestiniens, par exemple en ce qui concerne la colonisation de la Cisjordanie. Les médias israéliens ont d'ailleurs révélé que Benjamin Netanyahu avait décidé d'étendre la colonisation de certains endroits de la Cisjordanie, comme par exemple près de Jérusalem.
Néanmoins, selon Haaretz Netanyahu a déclaré lundi à la Knesset, durant une session spéciale en l'honneur des 30 ans de la paix israélo-égyptienne, que son gouvernement fera tous les efforts pour atteindre « une paix durable avec tous ses voisins arabes d'Israël ».
Le quotidien israélien Yediot Aharonot a lundi révélé les propos de Bashar El-Assad au sommet de la Ligue Arabe qui s'est tenu à Doha au Qatar ; celui-ci a affirmé qu'une paix entre les nations arabes et Israël ne pourrait se faire sans la volonté de l'Etat hébreux. Il a aussi affirmé que les pays arabes n'avaient pas de partenaire et que l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement de droite ne changerait rien car selon lui la « société israélienne n'est pas prête pour la paix ».
La Ligue Arabe voit également peu de changement ; le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa a affirmé: « nous savons que la position israélienne au sujet des initiatives de paix est négative ».
Cependant, un article du Los Angeles Times pose l'idée que l'idéologie de Netanyahu est devenue plus modérée depuis son premier mandat qui a eu lieu de 1996 à 1999, mandat lors duquel Netanyahu a tenté de torpiller le processus d'Oslo. Selon l'article, Netanyahu et ouvert à de nouvelles idées afin de traiter les conflits du Moyen-Orient. Netanyahu apparaît donc comme plus pragmatique qu'auparavant.
Haaretz a révélé mercredi que le Hamas avait violemment critiqué le nouveau gouvernement affirmant qu'il « reflète le racisme de la société israélienne » et a appelé l'autorité palestinienne a rompre toutes les négociations de paix.
Cependant, ce dimanche, Netanyahu a ouvert la session inaugurale de la semaine à Jérusalem en affirmant que les prochaines semaines seraient dédiées à la mise en place d'une politique visant à faire progresser le processus de paix.
Territoires palestiniens
Après que les discussions entre la Hamas et le Fatah aient été suspendues au Caire en raison de divergences quant aux questions de sécurité et de la formation d'un gouvernement d'unité, on attendait une reprise des négociations en vue d'une réconciliation inter-palestinienne.
Vendredi, Al-Jazeera a finalement révélé que les discussions entre les deux parties reprendraient dans trois semaines. Le leader exilé du Hamas Khaled Meshaal a affirmé que « le processus de réconciliation est toujours lent, grevé par des conditions étrangères », Meshaal faisant allusion aux conditions imposées par le quartet au Hamas ( la reconnaissance de l'Etat d'Israël ) pour que l'aide financière soit également dispensée au Hamas. Une aide financière également fournie au Hamas pourrait conduire à un semblant d'unité entre le Hamas et le Fatah.
Mais Khaled Meshaal a posé la question suivante : « qu'est ce que la reconnaissance de l'Etat d'Israël a voir avec la réconciliation inter-palestinienne ? » [ndlr: le document demandant la destruction de l'Etat israélien n'a jamais été intégré dans le programme du Hamas en tant que parti politique.]
Concernant les rapports entre les Palestiniens et la communauté internationale, Al-Manar a révélé que la Suisse et la Norvège supervisaient les tentatives européennes pour engager des discussions avec le Hamas. Ahmed Yusseh, conseiller politique au ministre des Affaires étrangères du Hamas a affirmé que ces deux pays « dirigeaient le changement de la position de l'Europe vis-à-vis du mouvement islamique ».
En Cisjordanie, dans la colonie de Bat Ayin, un jeune garçon de 13 ans a été tué par un Palestinien. Les critiques ont immédiatement fusé, relayées par Haaretz et Yediot Aharonot affirmant que des politiques trop laxistes à l'égard des Palestiniens conduisaient à ce genre de situations
Un garçon de 7 ans a aussi été blessé, ce garçon est le fils de Ofer Gamliel qui, avec deux autres personnes, a été reconnu coupable de tentative d'attentat à la bombe dans une école palestinienne de filles à Jérusalem-est en 2002.
Récemment, selon Haaretz, les organisations terroristes ont tenté bon nombre d'attaques. Il y a deux semaines, une bombe de 50 kg a été trouvée dans un centre commercial d'Haifa.
Enfin, ce dimanche, une Arabe de 16 ans, armée, a été tuée près de Beersheva. La police des frontières a affirmé avoir riposté après la jeune fille ait ouvert le feu.
Concernant la Bande de Gaza, la police militaire israélienne a émis un rapport lundi affirmant que les témoignages de soldats au sujet des crimes perpétrés par Tsahal durant la guerre de Gaza étaient « basées sur des rumeurs ».
A ce propos, la BBC a informé l'opinion vendredi qu'un juge sud-africain avait été désigné pour mener une enquête au sujet des prétendus crimes perpétrés durant la guerre de Gaza.
Martin Uhomoibhi, président du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, a dit que la mission serait indépendante et impartiale. Israël a immédiatement affirmé que ce Conseil est partial et a déjà refusé de coopérer.
Irak
Les troupes britanniques ont annoncé leur retrait d'Irak. Elles vont transmettre leurs responsabilités aux troupes américaines. Le retrait complet des 4000 soldats britanniques est prévu pour le moi de juillet.
Cependant, l'article du journal The Independant émet l'idée que des violences ont toujours lieu en Irak. Ces derniers jours, un kamikaze a tué au moins 8 personnes et en a blessé 12 ; des Américains et des fonctionnaires irakiens.
Afghanistan
Selon le journal Le Monde, Barack Obama a annoncé le déploiement des 5000 hommes supplémentaires en Afghanistan dont 3000 afin d'assurer le bon déroulement de l'élection présidentielle prévue prochainement.
Selon le L.A. Times, l'OTAN engage davantage de troupes mais pas des troupes destinées au combats.
Mardi, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien a déclaré que l'Iran est « tout à fait prêt » à prendre part à la reconstruction du pays. En effet, l'Iran y voit un intérêt dans le sens où il souhaiterait lutter contre le trafic de drogue et participer au projets de reconstruction du pays.
Il a aussi déclaré qu'une augmentation des troupes ne serait pas efficace dans le sens où l'accent devrait davantage être mis sur la formation de cadres afghans, comme par exemple en ce qui concerne le maintien de l'ordre dans le pays, la mise en place d'une armée et d'une police afghane de qualité étant selon lui d'importance.
cercle.samarcande
Le site du Cercle Samarcande
Dimanche 12 avril 2009 à 17:24
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