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Dimanche 1er mars 2009 à 0:03

Voici la première revue de presse du Cercle Samarcande.
Désolé pour le retard, des problèmes techniques inattendus ont légérement augmenté nos délais de livraison. Promis, nous ferons mieux la prochaine fois.
Le Revue de Presse va encore certainement évoluer dans sa forme ainsi que dans son contenu. Vos remarques sont les bienvenues!

Bonne lecture!

Revue de presse 18/02 – 25/02
 
Cette semaine, l'actualité au Moyen-Orient est tout d'abord marquée par la vie politique israélienne suite aux élections législatives du 10 février qui ont révélé une percée de l'extrême droite, notamment du parti du russophone Avigdor Lieberman Israël Beitenou ( Israël notre maison ) qui comptabilise 15 sièges. Le parti de Lieberman se situe devant le parti travailliste, grand perdant de ces élections avec seulement 13 sièges. Kadima obtient 28 sièges et le Likoud de Benyamin Netanyahu 27 sièges.
 
Le Président Shimon Pérès a chargé, vendredi 20 février, Benyamin Netanyahu de former une coalition gouvernementale. Bien que le Likoud ait terminé en seconde position, il est plus susceptible de pouvoir former une coalition que le parti centriste Kadima. Ce dernier avait pourtant affirmé dès le départ qu’une coalition menée par Tzipi Livni unirait Israël.
 
Netanyahu peut former une coalition avec les partis d'extrême droite tels que le Shass (parti religieux ) ou Israël Beitenou (laïc) . Selon Haaretz, le Likoud a déclaré mercredi 18 février qu'il serait heureux d'avoir Israël Beitenou dans sa coalition. Mais une telle coalition serait fragile selon Le Monde qui affirme que le Shass et Israël Beitenou ont des points d'achoppement - comme sur le mariage civil qu'Avigdor Lierberman souhaite faciliter ou bien encore au sujet de la conversion au judaïsme qu'Israël Beitenou souhaite rendre plus aisée, le Shass étant en désaccord avec cela.
 
Shimon Pérès a réuni vendredi Tzipi Livni et Benyamin Netanyahu pour les convaincre de former un gouvernement d'union mené par le chef du Likoud. Mais Tzipi Livni, à l'issue de l'entretien a affirmé publiquement que sa formation ne participerait pas à un tel gouvernement. Selon elle, Kadima souhaite résoudre le conflit israélo-palestinien par une solution à deux États, accusant le Likoud de s'opposer à cela. Une coalition de droite et d'extrême droite serait réticente à tout accord avec les Palestiniens. Lundi, Tzipi Livni a même affirmé que Kadima irait dans l'opposition et qu'il restait toujours de « profondes différences » entre le Likoud et Kadima.
Concernant le parti travailliste, Ehoud Barak a affirmé que les électeurs ont, affirmé par leur vote leur désire de voir  le parti travailliste rester dans l'opposition.
 
Netanyahu est réticent à diriger une coalition ancrée profondément à droite car il n'obtiendrait pas de soutien international. Au plan international, on juge qu’une telle coalition serait de mauvais augure quant-au conflit israélo-palestinien. L'administration Obama et le responsable de la diplomatie européenne Javier Solana auraient déjà discrètement exprimé leurs réticences face à une telle coalition, selon un ancien ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, proche du président américain, cité par la presse israélienne.
 
Selon le Teheran Times, l'Égypte ne voit pas d'un bon œil la venue du leader du Likoud au pouvoir car les relations israélo-egyptiennes entre 1996 et 1999 (date du premier mandat de Netanyahu )  étaient à l’époque, à leur niveau le plus bas depuis 1979, selon Emad Gad - spécialiste des relations entre les deux pays.) En effet, Hosni Moubarak reproche à Ehud Olmert d'avoir tout fait pour éviter de faire avancer les choses, comme par exemple en relançant la colonisation de la Cisjordanie ou bien encore en gelant les accords d'Oslo.
 
Selon le Monde, une approche plus optimiste pourrait se fonder sur l'idée que Netanyahu, durant son premier mandat de 1996 à 1999, ait fait des concessions, et ce, en s'attirant les foudres des plus radicaux comme en témoigne le plan de partage de la ville d'Hébron.
 
Les plus réalistes mettront en avant le fait que le chef du Likoud a « contribué à briser la dynamique des accords israélo-palestiniens d'Oslo auxquels il s'était violemment opposé au moment de leur signature, en 1993 ». « Avec une nouvelle équipe ancrée à droite, la perspective d'un règlement du dossier palestinien s'estompe définitivement au profit de la gestion, selon des critères sécuritaires, des territoires palestiniens » selon le journal Le Monde.
 
Cela n'engage à rien de bon pour résoudre le conflit israélo-palestinien d'autant plus que du coté palestinien, avec l'émergence du Hamas, la légitimité de l'Autorité Palestinienne a été ébranlée. John Kerry, chef de la Commission aux relations extérieures du Sénat américain qui était an déplacement dans la région a critiqué le Hamas pour ses tirs de roquettes sur Israël.
 
Selon le New Zealand Herald Tribune, des diplomates européens ont affirmé que la décision de l'Union Européenne de 2003, inscrivant le Hamas dans la liste des organisations terroristes, avait été une erreur. Pour eux, le Hamas est un protagoniste inévitable du conflit et il semble impossible de ne pas engager des pourparlers avec le Hamas pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien.
 
Le Hamas et le Fatah devaient se réunir au Caire mercredi 25 février en vue de procéder à une réconciliation entre les différentes factions palestiniennes selon le China Daily. Pour témoigner de sa bonne volonté, Mahmoud Abbas a d'ailleurs ordonné la libération de prisonniers du Hamas qui étaient détenus en Cisjordanie.
 
Côté israélien, Le Monde affirme que les dirigeants sont le plus souvent « otages » des plus radicaux qui refusent toute forme de concessions à l'égard des Palestiniens, comme par exemple au sujet du partage de Jérusalem et même concernant la légitimité d'un éventuel État palestinien.
Il faut aussi souligner le rôle des États-Unis dans le règlement du conflit ; le média Arabnews affirme que les États-Unis ne tiendront pas tête à Israël pour imposer la paix au Proche-Orient dans la mesure où l'administration Obama ne souhaite pas contrarier les partisans d'Israël à Washington.
 
Selon le Monde, la possibilité de pouvoir créer un État palestinien est ouvertement débattue tant du coté israélien que du coté palestinien bien que ce soit l'objectif de la communauté internationale. Désormais, deux alternatives se présentent : la première étant soit de contribuer à maintenir le statu quo en continuant à financer l'Autorité palestinienne, soit en forçant la main aux deux camps trop affaiblis pour parvenir à un accord par leurs propres moyens.
 
Néanmoins, le chef du Likoud a affirmé lundi qu'il souhaitait former une large coalition. Ceci lui permettrait, selon ses dires, de travailler avec Barack Obama en vue de parvenir à une avancée dans le conflit israélo-palestinien. Rappelons cependant que M. Netanyahu prône le maintien des colonies en Cisjordanie.
 
Selon le journal australien The Daily Telegraph, au sein de Jérusalem, les autorités israéliennes ont ordonné de raser des maisons palestiniennes logeant 1500 personnes au total. Ces maisons ont été bâties avant 1967, date à laquelle Israël avait pris le contrôle de Jérusalem. Selon les autorités israéliennes serait ces maisons seraient illégales. Les autorités israéliennes ont proposé aux habitants de ces maisons de les reloger dans les environs de Shufat,
Selon l'article, cela reviendrait à un transfert de population du centre de Jérusalem et l'objectif visé serait de créer un déséquilibre démographique en faveur des Israéliens, au sein de Jérusalem.
 
En effet, les Israéliens sont en minorité par rapport au total des Palestiniens. Ces derniers, toutefois  restent souvent à l'étranger, comme par exemple au Liban. Un article du journal libanais Daily Star met en exergue l'impact qu'a la question palestinienne sur la région en affirmant que les Palestiniens qui vivent au Liban ont été à l'origine de la guerre civile qui a ravagé le Liban entre 1975 et 1990. Plus récemment, en 2007, les camps palestiniens ont été au cœur de l'actualité dans la mesure où des militants extrémistes s'y sont installés, comme la montré la lutte acharnée qu'a mené l'armée libanaise pendant des mois pour venir à bout du groupuscule extrémiste Fatah al-Islam - l'armée libanaise étant sous-équipée.
 
Les récents évènements de Gaza pourraient selon certains analystes être l'un des facteurs à l'origine de l'attentat commis au Caire cette semaine tuant une Française. En effet, de telles actions visent à nuire à l'activité touristique de l'Égypte qui a été assez silencieuse et inerte durant la guerre de Gaza. Un tel attentat viserait donc à mettre en cause l'attitude de l'Égypte durant le conflit. Or le tourisme est de grande importance pour l'économie égyptienne.
 
Par ailleurs, la Syrie a affirmé qu'un accord de paix au sujet du conflit israélo-palestinien et globalement au Moyen-Orient ne pourrait se faire sans elle. Selon Al-Jazeera, la Syrie souhaite qu'un gouvernement palestinien uni soit constitué afin de relancer le processus de paix, John Kerry a par ailleurs affirmé que bien qu'il y ait des points d'achoppement entre la Syrie et les États-Unis, celle-ci pourrait contribuer positivement à la paix au Proche-Orient en coopérant avec les États-Unis.
 
Les États-Unis, quant à eux souhaitent tourner la page concernant leurs relations tumultueuses avec l'Iran. Ils veulent conclure un « grand bargain » avec l'Iran, à savoir établir de bonnes relations avec le pays, et ce, dans les intérêts des États-Unis mais aussi de l'Iran. L'objectif serait de faire en sorte que l'Iran ne se sente plus menacé par les États-Unis et renonce à un programme nucléaire militaire. L'intérêt pour les États-Unis résiderait dans le fait que les Iraniens pourraient coopérer avec les Américains contre les Talibans en Afghanistan entre autres.
 
Mais une telle possibilité est peu probable selon le journal Asia Times, dans la mesure où l'Iran doit faire face à d'autres menaces. Par exemple, le Pakistan est pour l'Iran source d'inquiétude car il détient l'arme nucléaire mais aussi en raison de son manque de stabilité interne.
 
Dans le district de Swat au nord-ouest du Pakistan, le cessez-le feu entre les militants talibans et les autorités pakistanaises a été étendu. Selon les gouvernements occidentaux, cela risquerait de créer un havre de paix pour les extrémistes, d'où leur crainte. La trêve est en vigueur depuis le 15 février, date à laquelle Islamabad a engagé un processus de paix. Le porte-parole des Talibans a affirmé que ce cessez-le-feu aurait une durée indéfinie.
 
Concernant le programme nucléaire iranien, l'Iran a procédé à des tests dans son complexe nucléaire de Buschehr de fabrication russe. Ces tests sont réalisés en tant que préparations avant le lancement opérationnel du complexe. Jeudi, Al-Arabiya a révélé qu'Israël tentait de « saboter » le programme nucléaire iranien. Un scientifique iranien a d'ailleurs été retrouvé mort. De forts soupçons planent sur les services secrets israéliens – le Mossad en particulier.


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