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Samedi 7 mars 2009 à 13:49

 

 

Cette semaine au Moyen-Orient, le premier sujet d'importance concerne Israël et les territoires palestiniens avec tout d'abord côté israélien les négociations en vue de la formation d'une coalition gouvernementale et côté palestinien les tractations en vue d'une réconciliation inter-palestinienne.

 

 

Israël : les négociations en vue de la formation d'un coalition gouvernementale

 

Benjamin Netanyahu, chef du Likoud cherche à établir une coalition large et non une coalition reposant seulement sur les partis de droite et d'extrême droite. En effet, une telle coalition serait quelque peu mal perçue par les États-Unis et la communauté internationale dans la mesure ou ces partis seraient peu enclins à faire des compromis en vue d'un accord de paix.

 

C'est la raison pour laquelle Netanyahu s'est entretenu vendredi dernier avec Tzipi Livni, chef du parti centriste Kadima afin de la convaincre de rejoindre une coalition élargie. Livni a rejeté l'offre de Netanyahu car elle estime que le Likoud refuse de s'engager dans une solution à deux États au sujet du conflit israélo-palestinien. Cependant, le quotidien israélien Haaretz a affirmé que Livni est contestée par des membres de Kadima qui lui reprochent sa détermination à vouloir être dans l'opposition et la pressent de se joindre au Likoud.

 

Selon Al-Manar, le média du Hezbollah, Ehoud Barak à lundi affirmé qu'il souhaitait entrer au gouvernement et ce en dépit d'un opposition au sein de son parti. Des membres éminents du parti travailliste tels que Amir Peretz qui s'opposent à la participation de leur parti au gouvernement on affirmé qu'ils préfèreraient vivement rester dans l'opposition plutôt que de faire partie de la coalition gouvernementale.

 

Avigdor Lieberman a également affirmé que les divergences entre les différents partis ne sont pas si grandes et qu'un gouvernement pourrait être formé dans le courant de la semaine. Selon Al-Manar, mercredi, le chef du parti d'extrême droite Israël Beitenou Avigdor Lieberman a écrit jeudi dernier une lettre au  New York Jewish Week disant qu'il « prônait la création d'un État palestinien viable ». Il a aussi affirmé au Washington Post qu'il serait favorable à l'évacuation de sa communauté de Nokdim se trouvant en Cisjordanie dans le cas d'une solution à deux États.

 

Il faut également signaler qu'en dépit des cessez-le-feu proclamés unilatéralement par le Hamas et Israël, les violences continuent avec des tirs de roquettes provenant de la bande de Gaza sur Israël et des attaques israéliennes prenant pour cible des prétendues combattants du Hamas, des caches d'armes, des tunnels souterrains visant à annihiler la contrebande en armes  qui s'effectue entre l'Égypte et la bande de Gaza.

 

L'Égypte joue toujours le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien et essaye de faire en sorte qu'un cessez-le-feu viable et durable puisse être mis en place. Cette tâche est ardue pour les Égyptiens en raison de conditions excessives demandées par l'État d'Israël ; ce que n'a pas manqué de faire remarquer Amos Gilad, le représentant d'Israël lors des négociations qui a affirmé que les conditions de trêve demandées par Israël sont « folles ». En faisant capoter les discussions à la dernière minute en liant la trêve à la libération de Gilad Shalit, Amos Gilad a dit : « Je ne comprends pas ce qu'ils essayent de faire. Insulter les Égyptiens ? C'est de la folie, simplement de la folie ».

 

 

Des tractations en vue d'une réconciliation inter-palestinienne

 

Jeudi dernier se sont réunis le Hamas et le Fatah au Caire en vue d'une réconciliation entre les différentes organisations palestiniennes. Le Fatah a libéré quatre-vingt prisonniers membres du Hamas détenus en Cisjordanie tandis que trois-cents autres sont toujours détenus.

 

Il a également été prévu qu'un gouvernement d'unité soit formé en vue de traiter avec les gouvernements étrangers, de coordonner la reconstruction de la bande de Gaza et de préparer les futures élections présidentielles et législatives palestiniennes.

 

Vendredi, selon Al-Jazeera, les factions palestiniennes se sont mises d'accord pour répondre aux problèmes clés concernant l'unité palestinienne. Ahmed Qorei, membre éminent du Fatah a affirmé après les discussions que de tels gestes sont « une nécessité nationale et une réponse aux aspirations de notre peuple ».

 

Les cinq comités mis en place lors des discussions doivent permettre de traiter des problèmes concernant la formation d'un gouvernement d'unité, la reconstruction des institutions, la préparation des futures élections présidentielles et législatives, la mise en place de services de sécurité et enfin de permettre la réconciliation. Il a aussi été question d'une libération immédiate des détenus de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.

 

En Egypte également a eu lieu une réunion à Charm El-Cheikh en vue de trouver des financements pour la reconstruction de la bande de Gaza

 

 

Soixante-quinze pays étaient attendus en plus des organisations internationales pour financer la reconstruction de la bande de Gaza à hauteur de 2,8 milliards de dollars demandés par Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien qui souhaite que les aides soient acheminées via l'Autorité Palestinienne basée en Cisjordanie.

 

Le Hamas, qui est catalogué d'organisation « terroriste » par Washington et par l'Union Européenne n'a pas été invité à la conférence et a préparé lui-même son propre plan de reconstruction.

 

Néanmoins, comme le Hamas contrôle la bande de Gaza, des incertitudes planent quant à la concrétisation de la reconstruction de la bande de Gaza. De plus, Israël refuse d'approuver des projets qui pourraient bénéficier au Hamas.

 

Le blocus de la bande de Gaza empêche l'approvisionnement de fournitures dont du matériel de reconstruction qui selon Israël pourrait servir à fabriquer des roquettes artisanales.

 

Selon Al-Jazeera, Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies a qualifié ce siège d'intolérable et a appelé à la réouverture des frontières pour permettre l'acheminement des aides dans la bande de Gaza.

 

Mercredi 4 mars selon France 24, ce sont finalement 4,481 milliards de dollars que se sont engagés à donner les donateurs pour financer la reconstruction de la bande de Gaza. Les engagements les plus significatifs ont été pris par les États du Golfe, l'Europe et les États-Unis. Les sommes promises devraient être disponibles dans les deux ans à venir.

 

 

La visite d'Hillary Clinton au Proche-Orient

 

Mardi, à Tel-Aviv et à Jérusalem, Hillary Clinton a insisté sur le soutien « inébranlable » des États-Unis envers l'État hébreux. Hillary Clinton a néanmoins affirmé que une solution à deux États est « inévitable ».

 

Elle a également affirmé que « les États-Unis soutiennent l'Autorité Palestinienne en tant que seul gouvernement légitime du peuple palestinien ». Les États-Unis ont par ailleurs refusé de parler avec de le Hamas qui est dit être une organisation terroriste.

 

Même si elle a affirmé que les États-Unis souhaitent résoudre le conflit, on peut se demander si les États-Unis vont faire pression sur Israël en ce qui concerne les questions les plus épineuses telles que le problème des réfugiés, la colonisation israélienne de la Cisjordanie ou bien encore la question de la souveraineté de Jérusalem.

 

Clinton a affirmé que les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-est par Israël est une « préoccupation profonde ». Par ailleurs, dans un article de la BBC, le rédacteur de la BBC Moyen-Orient Jeremy Bowen a dit qu' « il y a des signes d'un sentiment grandissant à Washington autorisant à Israël une totale liberté pour décider de sa propre politique sur les Palestiniens » et qu'en réalité ce ne serait pas une bonne façon de traiter les problèmes sécuritaires d'Israël.

 

L'association La Paix Maintenant a d'ailleurs annoncé que le gouvernement israélien envisage de construire plus de 73 300 logements en Cisjordanie. L'association estime que si tous les logements sont construits, cela reviendra à une augmentation de 100 % des colons présents en Cisjordanie.

 

Au sujet de la venue d'Hillary Clinton au Proche-Orient , le Guide Suprême iranien Ali Khamenei a vivement critiqué la prétendu nouvelle politique de l'administration Obama en disant que celui-ci ne se démarque pas de son prédécesseur dans la mesure ou les États-Unis parlent toujours de la sécurité inconditionnelle d'Israël selon Al-Jazeera.

 

Les déclarations de Khamenei sont susceptibles de décevoir l'administration Obama qui a indiqué qu'elle souhaite vivement rompre avec ses predécesseurs et engager des discussions avec l'Iran s'il « desserre ses points ».

 

Les Etats-Unis et l'Iran

 

Le journal Asia Times a d'ailleurs édité un article sur la nouvelle rhétorique employée par la nouvelle administration en remplacement de l'expression « axe du mal » employée par Bush pour désigner l'Iran. La nouvelle expression utilisée par les États-Unis pour qualifier l'Iran est celle de « poings serrés », selon l'article une telle expression vise à souligner l'image hostile de l'Iran à l'égard des États-Unis.

 

Cette rhétorique quasi-manichéenne est en réalité peu éloignée de la rhétorique utilisée par George Buse à l'égard de l'Iran sous-entend un « bon » Oncle Sam et un Iran dangereux avec des « intentions sinistres ». Néanmoins, l'article met en exergue le fait que ce sont les États-Unis qui ont envahi les voisins de l'Iran.

 

Cette expression de « poings serrés » entretient l'idée de la menace nucléaire iranienne et que cette menace doit être « tuée dans l'?uf ». Les différences entre la rhétorique de Bush et celle de la nouvelle administration sont donc marginales et n'engagent rien de bon pour la paix dans la région et la paix mondiale dans la mesure ou les États-Unis semblent considérer l'Iran comme un ennemi permanent.

 

L'Irak

 

Les États-Unis ont annoncé vendredi dernier le retrait de leurs troupes d'Irak d'ici août 2010 mais une force de 30 000 à 50 000 hommes restera sur place pour entraîner et équiper l'armée irakienne et protéger les équipes affectées aux travaux de reconstruction en province, les projets internationaux et le personnel diplomatique.

 

Les Irakiens ont accueilli favorablement le retrait des troupes américaines selon le China Daily. Néanmoins, certains craignent que le départ des Américains ait des effets et un impact négatif sur les récents gains de stabilité qu'a connu le pays.

En effet, l'Irak est un pays secoué par les violences entre les différents confessions du pays. Par exemple au nord de l'Irak, avec des tensions entre les Kurdes et les Arabes quant aux ressources pétrolières, les Kurdes souhaitant annexer la région riche en pétrole de Kirkouk.


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